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LE DÉVELOPPEMENT DURABLE

L'urgence climatique est devenue une des premières préoccupations de l'opinion publique, avant les problèmes d'emploi ou d'insécurité sous l'effet de nombreux événements naturels récents (sécheresse, inondations..), d'articles et de débats, de manifestations pour la planète...

La parution de nombreux rapports scientifiques soulignent ou dénoncent tour à tour la désertification, les gaz à effet de serre, la fonte de la banquise et des glaciers, l'érosion des côtes, l'épuisement des terres et invitent à une prise de conscience, à des petits ou grands gestes pour freiner ou stopper la fin de l'espèce qui semble de plus en plus proche !

Ces risques et leurs conséquences actuelles politiques, économiques, de santé publique prennent sens dans une convergence qu'une stratégie de développement durable tend de combattre.

La révolution attendue ne sera pas celle numérique ou religieuse, tout simplement celle d'une transition économique et culturelle contrainte par la disparition de notre environnement familier.

C'est pourquoi l'information doit prendre une place importante pour faire face à ces changements encore trop souvent subis en l'absence du principe de précaution, quelle est la traduction actuelle des politiques éducatives dans les défis qui nous attendent, ces enjeux se retrouvent-ils dans les programmes, les projets conduits dans le cadre scolaire, l'apprentissage à la citoyenneté des adultes de demain ?

Notre enseignement Sciences et techniques sanitaires et sociales tient-il par exemple suffisamment en compte de ces déterminants liés à l'environnement qui émergent en santé publique depuis plus de 40 ans ?


Rappels sur les objectifs du développement durable :


A l'origine le concept de développement n'avait rien de durable dans une logique de croissance économique, de consommation illimitée excepté la volonté d'une minorité de dénoncer les inégalités entre le nord et le sud de la planète.

Le changement de perspectives est apparu autour du nouveau millénaire avec les Sommets de la terre dès 1972 et en particulier celui de Rio en 1992 qui a abouti à l'adoption de conventions sur la diversité biologique ou encore sur les changements climatiques.

C'est en septembre 2015, sous l'initiative de l'ONU que 193 états membres se sont entendus sur des objectifs de développement durable, la même année que l'accord de Paris pour le climat.

Désormais c'est l'agenda 2030 au niveau mondial qui est responsable de ce programme au service de la planète et de ses populations pour préserver la prospérité, la paix. Cet agenda universel a été décomposé en 17 objectifs et 169 cibles avec la liberté pour chaque pays de choisir son rythme pour y parvenir.


Les cibles couvrent de nombreux engagements comme :

- pas de pauvreté - industrie, innovation et infrastructure

- faim zéro - inégalités réduites

- bonne santé et bien être - villes et communautés durables

- éducation de qualité - consommation et production responsables

- égalité entre les sexes - lutte contre les changements climatiques

- eau propre et assainissement - vie aquatique

- énergie propre et d'un coût abordable - vie terrestre

- travail décent et croissance économique - justice et paix


La situation et l'organisation de la mise en œuvre en France de ces objectifs de l'agenda a fait l'objet d'un diagnostic chiffré en 2018, d'un pilotage, d'une feuille de route, d'expérimentations territoriales et d'un suivi.

Un groupe de travail issu du Conseil national de l'information statistique (Cnis) a proposé un tableau de bord de 98 indicateurs jugés pertinents pour être utilisés jusqu'en 2030, ils sont divisés en trois groupes (indicateurs onusiens, alternatifs et complémentaires).

Au rang des indicateurs complémentaires pour répondre à l'éradication de la pauvreté, ont été retenus par exemple l'intensité de la pauvreté monétaire, le taux d'effort national en logement ou encore le nombre de situations d'endettement.

Il revient à un comité de pilotage interministériel et multi-acteurs de coordonner et de mobiliser en s'appuyant sur le Conseil national de transition écologique et du Conseil national du développement et de la solidarité internationale.

Le délégué interministériel au développement durable tient ici un rôle d'impulsion.


La traduction du Développement durable dans la politique éducative :


Plusieurs notes ou circulaires en 2019 ont rappelé l'engagement du Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse sur ce sujet. Les préoccupations se retrouvent dans le pilotage, les disciplines, les actions en faveur de la démarche.


L'éducation au développement durable a été mise en œuvre à partir de 2004, inscrite dans le code de l'éducation en 2013 et a abouti à une labellisation "E3D" des établissements en démarche globale de développement durable.

L'EDD est selon ses auteurs avant tout une éducation transversale qui s'inscrit dans les enseignements disciplinaires généraux, technologiques et professionnels et aussi dans l'éducation à la citoyenneté.

Les enjeux du changement climatique et de biodiversité sont présents dans les enseignements scientifiques mais pas seulement comme le souligne le Ministre de l’Éducation dans une lettre du 20 juin 2019 à la Présidente du Conseil Supérieur des programmes.


Ainsi les projets d'établissement ou de classe sur ce sujet sont nombreux et divers, portent sur le commerce équitable, l'alimentation, la santé, l'énergie, le trie des déchets, la lutte contre le gaspillage alimentaire...

La coordination avec les partenaires de l'école comme les collectivités territoriales, les associations, les acteurs économiques est vivement encouragée.

Une note récente invite chaque établissement et chaque classe de collège et de lycée à élire des éco-délégués afin de mettre en œuvre la transition écologique et le développement durable.

Un binôme fille-garçon est invité à être acteur au CA et à sensibiliser leurs camarades aux actions et gestes quotidiens


La traduction du développement durable dans les programmes de nos formations :


En classe de Seconde générale et technologique, on signalera la place toute particulière de l'enseignement commun de SVT et de l'option Santé/Social qui concourent à sensibiliser les élèves sur ce questionnement.

Pour le premier, la thématique "enjeux contemporains de la planète" fait référence aux problèmes auxquels la planète sera confrontée au 21ème siècle, en particulier l'environnement, le développement durable, la gestion des ressources et des risques.

Pour la seconde, l'enseignement Santé/Social a pour ambition la compréhension des enjeux sociaux, environnementaux et de santé, ainsi élèves et professeurs sont invités à travailler sur l'action humanitaire qui les amèneront à recenser les déterminants de santé et à envisager des réponses comme l'assistance alimentaire.


En classe de première et terminale ST2S, le préambule de l'enseignement de STSS incite à analyser les faits de société posant des questions sanitaires et sociales qui conduisent parfois aux dysfonctionnements induits par l'environnement, un non respect des normes, des facteurs de risque qui se traduisent par des inégalités et des contrastes selon les territoires ou les personnes (programme de première).

En classe terminale, les lycéens aborderont les intérêts du système de veille sanitaire ou encore des mesures de promotion et de prévention de la santé qui donneront naissance à des dispositifs efficients.


Dans les classes préparant au BTS ESF, les référentiels de 2009 sont plus explicites sur le développement durable.

Il est indiqué que "le technicien en ESF participe à l'impulsion des évolutions de comportements individuels ou collectifs dans un contexte de développement durable".

Le terme se retrouve également dans les différentes compétences attendues comme l'expertise et le conseil technique, l'organisation de la vie quotidienne.

Les savoirs associés dans les domaines de la santé, de la nutrition ou encore de l'habitat/logement y font référence, en particulier dans ce dernier module qui invite l'étudiant à travailler sur le duo environnement/développement durable.

Le thème de l'alimentation peut être aussi exploité en s'interrogeant sur le pourquoi d'une éducation à l'alimentation et au goût à partir des programmes pour l'alimentation et nutrition santé;

Le pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire est aussi une illustration pertinente pour mobiliser sur le sujet les étudiants, notamment depuis l'adoption en 2016 d'une loi qui renforce les engagements, la cession des invendus alimentaires avec des obligations pour le commerce mais aussi la restauration collective et l'industrie agroalimentaire.

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