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8 mars 2024 : Journée internationale des droits des femmes
Les stéréotypes de genre persistent chez les hommes…mais aussi chez les femmes

Selon la Drees dans sa publication de février 2024 (Études et Résultats n°1294), le Baromètre qu’elle a réalisé en France métropolitaine en 2020 et 2022 démontre que plus d’une personne sur deux rejette les stéréotypes de genre mais qu’une personne sur quatre y adhère et qu’une autre sur quatre se situe dans une position ambivalente.
Plus les personnes adhèrent à ces stéréotypes, moins elles déclarent un partage égalitaire dans leur couple. Les caractéristiques qui augmentent cette possibilité sont le sexe, l’âge, la pratique religieuse mais aussi le niveau de diplôme ou encore de revenu.

L’édition 2024 de la Journée internationale des droits des femmes invite à « investir en faveur des femmes : accélérer le rythme » avec cinq axes clés qui soulignent le rôle majeur de la famille, du numérique mais aussi de l’école.


Le baccalauréat ST2S est toujours identifié dans ce débat comme celui qui met en évidence les différences selon les genres en matière de parcours, de choix d’orientation et de poursuites d’études ; la spécialité est choisie par 85% de filles qui vont se retrouver dans des écoles paramédicales comme les Instituts de formation infirmière (un homme pour sept femmes).
Ce constat doit être corollé avec les enseignements dispensés comme les Sciences et Techniques sanitaires et sociales qui amènent les lycéens à « interroger et analyser dans leur complexité des situations d’actualité sanitaire ou sociale et d’en comprendre les enjeux » (préambule du cycle terminal, BOEN du 25 juillet 2019). Ce questionnement en fait partie et depuis longtemps !

N'oublions pas qu’à la fin des années 1970, ce même programme proposait aux bacheliers de la section ‘F8’ une réflexion en terminale sur le travail, les migrants mais aussi sur les femmes !

 

L’École éclaire sans aucun doute le parcours différentiel entre garçons et filles dès l’école primaire et au-delà, au collège, au lycée puis dans l’enseignement supérieur, elles ont des résultats meilleurs mais pas les mêmes orientations (‘Filles et garçons sur le chemin de l’égalité, de l’école à l’enseignement supérieur’, Depp, 2023), pas les mêmes métiers, pas les mêmes rémunérations. La part des filles dans les spécialités de la voie générale illustre le contraste avec le choix des garçons. Elles sont 85% à choisir l’enseignement littérature et philosophie et seulement 58% Mathématiques/SVT ou encore 13% Mathématiques, Sciences de l’ingénieur. Il en va de même dans la voie technologique (ST2S) et professionnelle (Coiffure, Esthétique, Habillement).

 

Dans le rapport annuel 2024 du Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes (HCE) sur l’état des lieux du sexisme en France, d’autres explications sont avancées comme le rôle de la famille.

Le sexisme commence à la maison avant de se poursuivre au travail (traitements inégalitaires, discriminations) ; les parents sont les premiers à reproduire les schémas genrés les plus traditionnels souvent sans en avoir conscience, même si 62% des filles de 15-24 ans considèrent qu’elles ne sont pas éduquées de la même manière que leurs frères.

 

Chez les garçons on valorise en 2024 la force, la compétition alors que chez les filles on insiste sur l’écoute, l’empathie, la douceur et la docilité.

La hiérarchisation entre les genres dans l’éducation parentale, peut-on lire dans l’étude est le premier terreau fertile du sexisme en multipliant des biais renforcés par le choix des jouets, aux garçons les jouets extérieurs, mécaniques, de construction, aux filles les objets ménagers, les poupées, les activités axées sur l’apparence physique, super-héros contre princesses !

Le sexisme n’a pas disparu, il gagne même du terrain selon l’enquête du HCE, les hommes adhèrent de plus en plus aux stéréotypes masculinistes mais aussi les femmes aux clichés associés à la féminité. 78% d’entre elles déclarent qu’on attend d’elles le sérieux, la discrétion et la maternité alors que le nombre de violences sexuelles a doublé entre 2017 et 2022 et que le nombre de féminicides s’élevait à 118 en 2022.
 

84% des hommes estiment qu’ils doivent protéger les femmes, 71% qu’il est normal qu’ils payent l’addition au restaurant et que 51% des femmes doivent s’arrêter pour s’occuper de leur enfant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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