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          A propos de la publication de l’essai : « Santé publique, année zéro »

Après un premier essai sorti en 2021 aux éditions Gallimard dans la collection «Tracts», Barbara Stiegler et François Alla proposent un second ouvrage qu’ils présentent et commentent sur Youtube et que l’on peut aussi retrouver sur le site de la librairie Mollat à Bordeaux.

 

Barbara Stiegler est philosophe, professeure à l’Université de Bordeaux Montaigne et membre de l’Institut universitaire de France. François Alla est professeur de santé publique, chef de service de soutien méthodologique et d’innovation en prévention au CHU de Bordeaux, et jusqu’en janvier 2022 membre du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP). Sa formation et ses fonctions à l’université de Lorraine l’ont amené à collaborer à l’écriture de l’agrégation de Sciences Médico-Sociales et à présider différents jurys depuis sa création en 2013.

Dans un entretien mené par Pierre Coutelle dans le cadre des rencontres organisées par la librairie Mollat, les auteurs de la publication donnent tour à tour leur vision de la santé publique au cours des années Covid qui débouche selon eux sur un «nouveau libéralisme autoritaire», une crise sanitaire mais aussi démocratique.

Le questionnement critique sur cette période mérite toute notre attention dans l’enseignement des Sciences et Techniques Sanitaires et Sociales qui conduit lycéens et étudiants pendant plusieurs années à prendre connaissance d’une science au croisement de nombreuses disciplines universitaires.

 

C’est non seulement l’objet qui est interrogé mais son corpus de connaissances, sa méthodologie et ses éventuelles dérives.

Le débat n’est pas récent et remonte au minimum à la période hygiéniste du 19° siècle qui s’appuyait déjà sur des statistiques, des normes imposées à toute la population avec la «complicité» de l’administration, de la police sanitaire.

Au fil du temps la santé publique s’est davantage interrogée sur les déterminants qui expliquent la morbidité et surtout les inégalités au sein des populations grâce à une analyse du contexte économique, social et culturel.

Les réponses ont été de moins en moins préventives mais thérapeutiques avec une médecine «réparative» aux mains des seuls experts à la quête des derniers exploits scientifiques. Les conséquences sont connues avec une relation médecin/malade disproportionnée mais aussi la toute-puissance des organisations de santé, comme les laboratoires, attentifs aux profits dégagés et aux datas qui conduisent leur recherche.

C’est désormais dans un espace mondialisé que s’opèrent les échanges de services et de biens médicaux comme on a pu le constater avec la pandémie du Covid ou encore aujourd’hui avec les pénuries de médicaments.

Pour les auteurs du livre, les citoyens ont perdu tout droit sur leur santé, contraints de choisir un camp sans nuance guidé par des courbes statistiques fabriquées par des cabinets de consultants qui ne s’embarrassent plus de la complexité mais de l’efficience.

La crise sanitaire aurait-elle été l’opportunité d’imposer dans le silence un autre monde? Des transformations sociales, qui limitent la place du citoyen au sein d’institutions comme l’hôpital, l’entreprise ou encore l’école avec la complicité de l’intelligence artificielle qui va distribuer des crédits sociaux, des bons points ou des punitions?

Le retour des «gommettes numériques» comme en Chine est en cours sans trop de réaction de la population habituée des attestations de libre-circulation ou encore de vaccinations. N’étions-nous pas en guerre dès 2020 pour faire face au virus?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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