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L’ancien bac est mort, vive le nouveau bac...mais quel bac ?

732 800 candidats se sont présentés au bac 2021, 93,6% d’entre eux l’ont obtenu, un sur trois avec une mention. Les bacheliers technologiques représentent 20% des bacheliers, 16,4% d’une génération obtient leur examen dans cette filière.


Ils étaient 21 976 à se présenter dans la série ST2S, 20 722 ont été admis, soit 94,3% contre 97,1% en 2020, moins de candidats, un taux de réussite en baisse cette année comme pour toutes les bacs technologiques marqués par la réforme du lycée mais surtout par la crise du Covid avec une scolarité hybride, souvent en distancielle, la suppression d’épreuves terminales, un contrôle continu majoritaire (84% de la note finale) et surtout une question commune des élèves et de leurs enseignants mais aussi des familles avec une obsession: le bac 2021 sera-t-il un bac au rabais ou au minimum prémonitoire de sa disparition dans son format habituel ?


L’ancien baccalauréat, examen bicentenaire garde-t-il toute sa légitimité, sa reconnaissance culturelle et sociale après avoir été chahuté depuis de nombreuses années et en particulier pendant les deux dernières années avec la dernière réforme du lycée et la crise sanitaire ? Ne fait-il pas une nouvelle fois l’objet d’une querelle entre deux visions, entre les promoteurs d’une évaluation sommative ou formative, entre jacobins et girondins, entre le souci républicain d’une égalité fondée sur le caractère national, l’anonymat et l’unicité (temps, programme, sujets, modalités de notation) ou sur celle qui défend la prise en compte des compétences socio-comportementales, des référentiels professionnels pour certains, des particularités, des progressions, des discriminations positives pour d’autres...


Une partie de la réponse est déjà à chercher dans l’histoire proche avec par exemple la reconnaissance des filières débouchant sur la diversité des bacs (bacs technologiques en 1968, professionnels en 1985), l’énoncé du principe fixant à 80% d’une classe d’âge l’obtention du bac (1985) ou encore le constat d’une « bienveillance docimologique » qui cherche à valoriser un parcours secondaire plutôt que des performances à un moment donné.


La suppression des séries de la filière générale par des spécialités en 2019 a aussi bousculé dans un premier temps la hiérarchie des disciplines, des trajectoires qui conduisent ou pas aux formations supérieures les plus prestigieuses et aux carrières professionnelles les mieux rémunérée.

 

L’introduction du contrôle continu a généré une multiplicité de réactions de certains collègues et observateurs qui dénoncent ses biais comme la pression des lycéens et de leurs familles sur les enseignants chargés de noter au cours de l’année, les inégalités entre classes mais surtout entre établissements, ente académies ou encore les fausses harmonisations guidées par des injonctions de la tutelle administrative et pédagogique.


Le nouveau bac est inscrit dans la dernière réforme du lycée mais aussi dans de multiples ajustements lors de cette période qui a déjà anticipé les axes principaux du changement.


Le cadre général de l’examen a été rappelé dans une note ministérielle publiée en juillet 2021 qui s’appuie sur un comité de suivi de la réforme du lycée, une commission spécialisée des lycées et le conseil supérieur de l’éducation. Il n’est pas sans aboutir à des critiques qui dénoncent un contrôle des pratiques pédagogiques, une disparition pour la communauté scolaire de repères communs.


C’est un équilibre qui est défendu par le ministère entre contrôle terminal (60 coefficients) et continu (40 coefficients). Chaque discipline relève de l’une ou de l’autre évaluation, pas des deux.

Les épreuves ponctuelles seront celles anticipées de première (français écrit et oral) et terminales (enseignements de spécialité, philosophie et grand oral).

Les épreuves de contrôle continu seront celles des langues, de l’histoire-géographie, de l’EPS, des mathématiques (séries technologiques), de la spécialité de première et de l’enseignement moral et civique.


Dans chaque établissement le projet d’évaluation du contrôle continu serait travaillé en conseil d’enseignement, validé en conseil pédagogique et présenté en CA. Un guide national et des outils proposés par l’Inspection veilleraient à une harmonisation des pratiques. La période actuelle nous incite à la prudence et nous rappelle à profiter au mieux des vacances... Bonne récupération à tous !

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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