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Où doit aller l’Université en 2022 pour certains observateurs ?

En 2022, paradoxalement après une crise sanitaire et sociétale, ce n’est pas la déconstruction, la transition, le changement mais la Restauration pour certains qui est au centre de tous les débats éducatifs avec comme préconisations le retour des valeurs, de l’autorité, du mérite, de l’instruction avec ses symboles comme la blouse, le certificat d’études, la fin du collège unique et au lycée des séries et disciplines identifiées, des examens nationaux, sommatifs, terminaux et anonymes censés seuls susceptibles de trier et de garantir l’extinction des dérives discriminatoires, des inégalités entre établissements, territoires et enfants de la République…

Pour les détracteurs du changement, l’École doit revenir au plus vite à ses fondamentaux (lire, écrire, compter) et surtout se débarrasser du pédagogisme, des idéologies « malfaisantes » qui n’apportent que troubles et empêchent l’employabilité, l’embauche de nouveaux jeunes vers l’industrie mais aussi les services comme l’aide à domicile…

 

En 2022, après l’École, l’Université doit pour ces observateurs se transformer, capter les meilleurs et prendre comme modèle les Grandes écoles, aller vers l’excellence et quitter sa vocation sociale qui se solde par nombre d’abandons, d’échecs et d’argent dépensé sans résultats économiques et culturels !

L’Université, peut-on entendre ne doit plus être un parking, une salle d’attente pour des jeunes rarement motivés qui n’ont jamais connus auparavant la sélection, l’orientation qui correspond à leurs talents et envies, un discours de vérité sur leurs possibilités et surtout impossibilités.

L’enseignement supérieur atteint ses limites de démocratisation avec un coût collectif mais aussi personnel, combien d’étudiants en première année de licence se retrouvent dans la mendicité à la recherche d’allocations de subsistance, de détresse mentale et d’incompréhension sur les exigences attendues par la faculté…

 

En 2022, l’Université doit pour ces mêmes observateurs en conséquence se « débarrasser » de ses effectifs pléthoriques (1 675 000 inscriptions en 2020 /21 dont 287 624 nouveaux bacheliers) devant un constat, seuls 52,3% des bacheliers généraux valideront leur diplôme en 3 ou 4 ans contre 15,7% des bacheliers technologiques et 5% des bacheliers professionnels (« Parcours et réussite en licence, les résultats de la session 2020, Note flash n°24, novembre 2021, SIES).

L’université doit s’ouvrir aux seuls étudiants capables après leur licence de s’orienter vers la recherche dans les secteurs porteurs d’innovation et de progrès pour le pays dans un contexte de compétition internationale, où seul le marché compte et répond aux défis scientifiques et techniques du siècle, aux besoins en expertise dans les domaines du numérique, des énergies nouvelles, de l’environnement…

En 2022, l’Université pour ces experts en conclusion doit se « débarrasser » de sa tutelle publique à l’exception des subventions liées à l’apprentissage, de son obsession de droits d’inscription indigents pour s’orienter vers d’autres financements privés à l’image des pays anglosaxons qui n’hésitent pas à s’appuyer sur des fonds de pension, des actionnaires et des familles aisées pour cautionner la réussite de demain, la notoriété des « jeunes élus » formés dans des campus qui sont centrés sur le développement des sports, de la culture et surtout la constitution d’un réseau facilitateur !

L’enseignement supérieur privé en plein essor (« L’insolente santé de l’Enseignement supérieur privé », Le Monde, 17/1/2022) dans les grandes métropoles (21% des effectifs étudiants à la rentrée 2020) montre le chemin de la transformation et démontre le mode d’emploi pour recruter les meilleurs enseignants chercheurs, les étudiants motivés par des études qu’ils ont payées et l’emprunt qu’ils devront rembourser.

L’image est positive, les formations accompagnées par les grandes entreprises, les valeurs de compétition, de risque mises en avant mais aussi le taux d’insertion des diplômés.

 

En 2022, au regard de certains l’Université est à un croisement stratégique pour rebondir, sélectionner ses étudiants, multiplier des partenariats avec des financeurs et enchanter les publics !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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