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La flemme, désengagement sociétal ou nouvelle voie ?

 

Après la crise sanitaire de ces deux dernières années, chacun s’attendait à une transition sociétale accélérée par l’éco-anxiété, l’urgence environnementale et désormais par la guerre en Europe…les modes de consommation, de travail, de résilience allaient être bouleversés pour conduire à un autre « Bien-être » moins quantitatif, moins égoïste, moins injuste entre hommes et femmes, entre segments sociaux, entre territoires…La planète serait plus verte, l’école plus inclusive, l’économie partagée et solidaire, les rapports sociaux guidés par l’universalisme, l’humanisme et surtout pas par l’argent !

Il y aurait moins d’avions dans le ciel et moins de voitures sur la route, plus de légumes et de fruits sur les tables, moins de viandes, plus de bénévolat et plus de répartition des richesses !

 

En 2023, le processus de changement est en réalité plus lent, plus invisible et surtout encore en contradiction entre deux courants : le premier inscrit dans l’histoire des deux siècles passés autour du libéralisme, de la valeur travail, de l’effort et du salaire pour afficher sa réussite et le second en gestation qui s’affranchit des habitudes et contraintes, de la morale et se distancie avec la seule location de sa force de travail !

 

Le rapport publié en novembre 2022 par la Fondation Jean Jaurès interroge ce tournant social en s’appuyant sur une enquête d’opinion avec l’IFOP qui démontre l’accélération d’une « épidémie de flemme » qui toucherait en particulier les 25/34 ans mais pas seulement car transversale aux sexes, classes d’âge, milieux sociaux, résidences…

 

Pour la Fondation, les symptômes sont déjà là comme la perte de motivation (un français sur trois), une plus grande fatigue physique et une plus grande fragilisation psychologique et mentale.

Chez les jeunes, ce sont 40% des 25/34 ans qui se disent moins motivés, qui déclarent leur envie de pleurer ou qui ont de plus en plus de mal à patienter (53% des 25/34 ans), qui n’hésitent plus pour certains à user de la violence sur la route ou du harcèlement à l’égard de son voisin.

 

L’École et l’Université ne sont pas à l’abri de ce constat culturel avec un ressenti psychologique dégradé (anxiété, états dépressifs, instabilité émotionnelle) constaté depuis le confinement auprès des étudiants qui n’hésitent plus à changer de parcours, à contester leurs formations et surtout leurs évaluations et orientations vécues comme des sanctions, des injustices (Parcoursup, Mon master…).

 

Pour la Fondation, les manifestations de cette flemme se poursuivent après l’école dans la vie active avec des signes comme des démissions assurées ou silencieuses, des modifications du rapport au travail, des revendications sur la durée du travail (70% des français sont favorables à une semaine de travail de quatre jours), des meilleurs conditions de travail (refus de prendre certains postes jugés incompatibles avec leur vie privée), de meilleurs salaires et une retraite qui permette de profiter (68% de français refusent de reporter l’âge de départ).

Le choix est entre travailler plus pour gagner plus ou travailler moins pour avoir plus de temps libre, profiter de sa vie conjugale et familiale, de ses loisirs, des slogans comme « métro, boulot et tombe » sont répétés dans les manifestations !

Un nouveau rapport à l’effort pour les auteurs du rapport se dessine ; 62% des 18/24 ans affirment que le travail ne devrait pas comporter une dimension sacrificielle, la réussite serait ailleurs.

 

La flemme ne pourrait plus être confondue à la lenteur, à l’apathie, à l’engourdissement mais à un changement de paradigme.

Le travail céderait la place à d’autres priorités, à d’autres ambitions qui ne sont pas celles décrites par ses détracteurs mettant en évidence après une société de consommation, celle du repli, de l’individualisme prenant sens avec des objets comme le canapé mais aussi la console…

Un vendredi soir réussi serait celui passé en chaussons devant une plateforme numérique avec un plateau repas livré à domicile, bien avant une sortie au cinéma ou entre amis !

 

Remarque : Cet édito n’a pas été produit par ChatGTP !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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