2024 : L’année du « réarmement » ?
Le réarmement est déjà un retour lexical vers le passé, celui des deux guerres mondiales du XX° siècle qui ont vu l’Etat contraint dans sa fonction de « gendarme » avant celle de « providence » pour garantir à sa population un environnement sécuritaire contre certaines idéologies mortifères soutenues par des barbares et des opinions manipulées, cautionnées par des intérêts particuliers.
Le réarmement est aujourd’hui un appel à relever des défis contre de nouvelles menaces externes et intérieures réelles ou présupposées qui exigeraient selon nos dirigeants en janvier 2024 un réinvestissement pour atteindre des exigences morales et civiques dans les domaines de la défense, de l’économie et du social, de la démographie ou encore du civisme, de l’éducation.
Comment ne pas en appeler déjà à la puissance armée en soulignant la hausse des dépenses militaires constatées en France et en Europe pour répondre aux conflits en cours et ceux qui menacent.
L’investissement d’équipements et d’armes est devenu une nouvelle priorité pour répondre aux belligérants et à ses craintes sur son propre territoire, en 2022 les dépenses militaires au niveau mondial ont atteintes 2 240 milliards de dollars, niveau record !
Ainsi dans son message aux armées le 19 janvier 2024 les militaires étaient appelés à affronter les défis géopolitiques qu’ils soient en Ukraine, au Proche Orient ou encore au Sahel, mettant à distance le désarmement ou encore le pacifisme !
Comment ne pas en appeler ensuite au réarmement économique et social en parlant des réformes de l’assurance retraite, chômage, de Pôle emploi ou encore du RSA mais aussi des investissements dans la robotique, l’intelligence artificielle ou encore les industries vertes.
La croissance économique reste alors une priorité avec la mobilisation des technologies, de l’innovation dans un environnement de compétitivité souvent en contradiction avec les impératifs du développement durable et de la préservation de la planète.
Comment ne pas faire la corrélation avec le réarmement démographique pour une France plus forte avec le retour d’une natalité dynamique afin de se préserver du déclin en alertant les seules femmes de leur responsabilité de mère en s’appuyant sur les dernières données statistiques de l’INSEE.
Le bilan démographique de l’année écoulée ne souligne-t-il pas la baisse du nombre de naissances et du taux de fécondité ?
Ainsi en 2023 on recensait 678 000 naissances, soit – 6,6% par rapport à 2022 et – 20% par rapport à 2010, l’indice de fécondité était de 1,68 en 2023 contre 1,79 en 2022.
L’essor de l’individualisme, l’âge moyen au premier enfant (31 ans en 2022 contre 24 en 1974), les réformes de la politique familiales (mise en cause de l’universalité) sont autant de déterminants qui justifient pour certains une politique de relance de la natalité, de lutte contre l’infertilité et de mesures sociales comme un nouveau congé de naissance.
Comment ne pas faire la transition avec le réarmement civique qui s’appuie en partie sur celui éducatif qui s’exerce dans les familles (autorité parentale) et à l’école.
Cette dernière est particulièrement sollicitée avec des mesures projetées comme une relance de l’instruction civique, de nouveaux rites de passages au collège et au lycée, le port de l’uniforme, le retour aux cérémonies de remise des diplômes, la valeur sélective accordée aux examens pour trierr, l’essor de l’apprentissage pour une plus grande proximité avec l’entreprise…
La convergence de ces objectifs serait de rappeler les fondements de la nation qui prendraient sens avec des textes fondateurs, des pratiques, des valeurs qui se transmettent et unissent pour générer une communauté citoyenne et solidaire, une égalité entre ses acteurs selon le mérite de chacun, selon ses aptitudes, selon les besoins du monde du travail !
Le réarmement promis ne serait pas seulement scientifique et technique mais avant tout culturel, un retour à un monde apaisé avec une nature bienveillante et une organisation sociale partagée, acceptée !